Pogona vitticeps (Agame barbu)

Portrait de Dragon Barbu Pogona
Portrait de Dragon Barbu Pogona

Le pogona commun (pogona vitticeps) est un agame terrestre diurne. Reptile endémique d’Australie, il vit à l’état sauvage essentiellement dans des zones boisées ou semi-désertiques, sur un sol généralement de terre rouge. Il s’agit d’un petit reptile : sa taille moyenne est généralement comprise, à l’âge adulte, entre 40 et 55 centimètres (queue comprise) pour un poids moyen d’environ 450 grammes.

C’est un reptile d’intérêt pour les amateurs de reptiles car il s’avère très agréable à la vue et aisé d’entretien – soulignons que le pogona est en effet un reptile certes endémique d’Australie mais dont la reproduction et la vente s’est largement répandue dans le reste du monde.

Caractéristiques du pogona

Le pogona vitticeps, aussi appelé agame barbu, fait partie de la famille des Agamidae, c’est-à-dire une sous-branche des sauriens. Si la plupart des agames sont massifs et parfois effrayants, il n’en est rien pour le pogona commun : sa taille, son poids et surtout son agressivité très limitée n’en font pas un animal réellement dangereux, même à l’état sauvage.

L’apparence du pogona reste pour autant impressionnante : trapu, très aplati ventralement, il possède des griffes et une barbe (d’où son surnom d’agame barbu) qu’il peut gonfler pour signifier son stress ou répondre à un danger imminent. Ses écailles de bel aspect, notamment sur sa queue et tout le long de sa colonne vertébrale, font partie de son arsenal de défense. Le pogona possède en outre des pattes puissantes et une réelle rapidité quand il s’agit de chasser… ou de fuir. Sa couleur brun-gris jouera d’ailleurs pour lui afin de se camoufler dans le paysage.

Mais c’est surtout en ce qui concerne son système interne et plus précisément sa thermorégulation que le pogona est un reptile remarquable. Sous la sécheresse et le soleil du bush australien, ce reptile a en effet développé des techniques admirables pour réguler sa température. Reptile à sang froid, le pogona utilisera les flux d’air et l’ombrage pour se créer un point froid salvateur, même s’il a un grand besoin de chaleur et de lumière pour pouvoir survivre. Avec une espérance de vie de 4 à 5 ans à l’état sauvage (et jusqu’à 10 ans en captivité), le pogona n’est certes pas le reptile le plus connu, mais pas le moins intéressant pour autant.

Gros plan d'écailles de Pogona
Gros plan d’écailles de Pogona

Elevage du pogona vitticeps

Le succès des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) a fait du pogona l’un des « best-sellers » des reptiles. Il faut dire qu’il est beaucoup plus facile d’entretien que d’autres animaux exotiques comme les serpents, les mygales ou encore les iguanes. Notons que son image d’animal calme et non dangereux plaide pour lui, y compris au sein des familles.

Ces points forts ont poussé de nombreux élevages a essaimé un peu partout en Europe. Au gré des cycles de reproduction et de l’expertise des éléveurs, des pogonas plus ou moins rares ont pu voir le jour : pogona hypozero, pogona henrylawsoni (ou pogona nain) sont ainsi particulièrement prisés.

Des couleurs vives sont ainsi apparues sur les écailles de ces reptiles autrefois très discrets. Soulignons tout de même que le pogona vitticeps commun s’avère relativement modique, puisqu’il faudra débourser une 50aine d’euros pour un jeune pogona. Pour en savoir davantage sur les pogonas et ses besoins vitaux, n’hésitez pas à consulter le site https://www.pogona.info/

En captivité, il faudra notamment prévoir un terrarium en verre, une source de chaleur et de lumière suffisante, un point froid et suffisamment de cachettes pour que l’animal puisse réguler son stress et se cacher de ce qu’il pourra ressentir comme des agressions extérieures ou des dangers.

Comportement et habitat du pogona

Le pogona a un mode de vie diurne, c’est-à-dire qu’il vit le jour et dort la nuit, à la manière des humains. S’il est relativement peureux, ce reptile possède une réelle curiosité et un certain calme qui font de lui un reptile facile à adopter, y compris au sein des familles.

A l’état sauvage, outre l’utilisation très fréquente de son collier de barbe d’écailles pour effrayer ses éventuels prédateurs, le pogona a l’habitude d’ouvrir grand la bouche pour impressionner la faune locale… avant de se précipiter vers la cachette la plus proche. Animal omnivore, il se nourrit essentiellement de végétaux à l’état sauvage, même s’il a un grand appétit pour les insectes, notamment avant qu’il n’atteigne l’âge adulte (nous y revenons plus loin).

Animal solitaire, il n’a aucunement besoin d’une présence familière ou d’un autre congénère pour s’épanouir. On notera d’ailleurs qu’il est quasiment impossible de faire cohabiter deux mâles en captivité, sans quoi l’ego de ces deux messieurs risque fort de les pousser à s’entretuer…

Dragon barbu mangeant une larve
Dragon barbu mangeant une larve

Régime alimentaire

Côté alimentation, le pogona vitticeps s’adapte à son biotope : omnivore, il est essentiellement attiré par les végétaux, qui l’aideront également à s’hydrater. Cependant, les pogonas juvéniles – c’est-à-dire avant l’âge adulte, soit avant 1 an – ont un fort besoin en calcium et en graisses, qu’ils trouveront en se nourrissant d’insectes.

En captivité, on privilégiera l’apport en grillons (de l’ordre de 75% de son alimentation globale) jusqu’à ses 1 an – à l’âge adulte, le pogona mangera quasi exclusivement des végétaux. Notons que les pogonas en captivité subissent souvent des carences liées à l’absence de biotope convenable, aussi il est important de supplémenter ses reptiles en vitamines et en calcium pour leur permettre de rester en pleine santé.

Reproduction

Le mâle est légèrement plus grand que la femelle, même s’il est souvent très difficile de les différencier : il faudra en effet être en capacité de détecter les pores fémoraux, sous l’abdomen, pour être certain de la masculinité du reptile. Chose pas toujours évidente, même pour des passionnés de reptiles !

En ce qui concerne la reproduction proprement dite, la maturité sexuelle, généralement atteinte vers 18 mois, permet un accouplement assez aisé. La parade nuptiale qui précède l’acte sexuel est surtout une manière pour le mâle de prouver sa domination sur la femelle. Par la suite, il faudra observer une période de repos pour la femelle, qui peut être assez épuisée par les assauts répétés de son compagnon.

3 semaines après l’accouplement, la ponte verra entre 10 et 25 œufs de forme ovale, grands d’environ 2 cm de longs. Enterrés dans le sable, ces œufs sont abandonnés par la femelle : les œufs survivants verront la naissance d’un pogona après 10 à 12 semaines d’attente.

Couple de dragons barbus
Couple de dragons barbus

Etat de conservation

S’il connait un certain nombre de prédateurs à l’état sauvage (serpents, scorpions, oiseaux…), le pogona n’est pas un animal menacé d’extinction – son biotope est en effet relativement épargné par les activités humaines.

Notons enfin que sa reproduction aisée et l’intérêt du public pour ce reptile font que les élevages sont nombreux et que la population née en captivité est en hausse ces dernières années.