Le condor des Andes est un oiseau majestueux et imposant. Depuis des millénaires, il fascine par son envergure. C’est un grand rapace doté de plusieurs caractéristiques intéressantes et des habitudes comportementales spécifiques.
Ses caractéristiques
Le condor des Andes, ou Vultur Gryphus, est un rapace appartenant à la famille des cathartidés. Grâce à sa grande envergure en vol de 3,50 m, il est considéré comme l’un des volatiles les plus grands au monde.
C’est un oiseau de proie sédentaire. Il est occupé à sillonner le ciel, à la recherche des cadavres d’animaux pour se nourrir. D’ailleurs, son bec crochu de 13 centimètres est suffisamment long pour attraper ses proies facilement. Ce charognard ne possède pas de plumes sur sa tête nue.
Le plumage d’un mâle adulte est noir, à l’exception des plumes se trouvant au-dessus de ses grandes ailes et de sa collerette qui sont de couleur blanc grisâtre. Il possède une crête charnue et une caroncule importante.
Quant aux femelles, elles sont dépourvues de crêtes et de caroncules. Leurs yeux sont généralement rougeâtres et plus petits que chez les mâles. Les deux possèdent une collerette blanche autour du cou. Toutefois, celle-ci n’apparaît qu’à l’âge adulte, c’est-à-dire vers 6 à 8 ans.
Par ailleurs, un juvénile possède des plumes brunes avec un bec, des griffes et des pattes gris clair. Le poids d’une femelle est d’environ 10 kilos, tandis que le mâle est à 16 kilos. Les ailes sont assez longues, ce qui facilite son envol.
Ce rapace peut atteindre trois mètres d’envergure. Il se nourrit essentiellement de carcasses de mammifères et il vit en groupe sur des rochers en montagne.
Son comportement
Même si ce sont des charognards, ces espèces d’oiseaux restent sociables. En dehors des périodes de reproduction, ils se retrouvent autour de leurs perchoirs au niveau des corniches rocheuses.
Dès lors, une certaine hiérarchie s’installe, notamment par rapport à leur façon de se nourrir. Les dominants tolèrent la présence des juvéniles et des aspirants. Durant les festins, il existe un rituel qui permet de reconnaître les plus anciens, afin de manger sans un climat de rivalité.
Ces rapaces sont connus pour apprécier les bains de soleil. Notamment parce que la nuit, leur température corporelle chute énormément pour préserver leur énergie. Donc, la chaleur aide à la récupérer, mais aussi à entretenir les plumes.
Cet oiseau rapace n’a pas réellement de prédateurs. D’ailleurs, son comportement ressemble assez aux aigles. À cause de sa taille, il effraie les autres rapaces diurnes. La nuit, les rapaces nocturnes n’osent pas s’approcher de leurs colonies. Le seul prédateur du Condor reste l’homme.
Son habitat naturel
Ces grands rapaces vivent surtout en Amérique du Sud. Plus précisément, ils se trouvent tout au long de la cordillère des Andes, d’où leur nom. Ces oiseaux de proie sont localisés au nord de la Colombie jusqu’au sud de la Terre de feu. Ces condors sont aussi visibles à l’est, le long de la côte atlantique de l’Argentine et à l’embouchure du Rio negro.
Concernant son milieu naturel, ce vautour vit à une altitude variant de 3 000 à 5 000 mètres. Cela lui permet de repérer ses proies facilement. Dans les côtes du Pacifique et de l’Atlantique, il peut se nicher dans les falaises dominant la mer. Toutefois, il fréquente surtout les zones montagneuses, car il plane plus facilement dans les courants thermiques.
Ces charognes ne créent pas de nids. En effet, ils dorment directement dans les corniches rocheuses. De loin, ces habitations se caractérisent par une couleur blanche à cause des excréments. L’aire de répartition du Condor des Andes n’est pas très large, car il ne s’agit pas d’un oiseau migrateur. Malheureusement, cet oiseau de grande taille est menacé d’extinction.
Son régime alimentaire
Comme cité plus haut, ces oiseaux de grandes envergures sont sédentaires, donc ils ne migrent pas. En revanche, ils peuvent parcourir de grandes distances afin de se nourrir des carcasses.
Les charognards sont importants pour la chaîne alimentaire, car ils débarrassent les cadavres avant même leur putréfaction. Ainsi, ils sont toujours à l’affût de la moindre carcasse de reptiles morts, etc.
Le condor des Andes est un charognard et un nécrophage. Il consomme des animaux morts comme de nombreux grands oiseaux. Il se nourrit principalement des mammifères terrestres et marins, comme les ongulés, le bétail, le gibier, les charognes de phoques et d’otaries.
Cependant, ces nécrophages peuvent aussi s’attaquer à des petits mammifères vivants, jeunes ou malades. Ils se nourrissent également d’insectes, de poissons et de lézards. Cela n’arrive que s’il n’y a pas de cadavre à manger. Toutefois, il faut savoir que ce grand oiseau peut passer deux semaines sans se nourrir.
Sa reproduction
La sexualité de ce rapace débute vers l’âge de 9 ans. Le condor des Andes est très sélectif par rapport à son partenaire. En général, il en aura un seul pour toute sa vie. Il est monogame.
Au moment de la parade nuptiale, il redresse son corps en ouvrant les ailes. Il produit quelques claquements de langue si la peau au niveau du cou devient jaune chez les mâles. Entre les parades nuptiales jusqu’à la naissance, le cycle de reproduction peut prendre jusqu’à 3 ans.
Le processus d’incubation de l’œuf peut durer 2 mois avant son éclosion. La femelle pond un œuf et la couvaison est assurée par les deux partenaires. Cela ne se passe pas dans un nid, mais dans un creux sur une falaise isolée à l’abri des prédateurs.
À la naissance, l’oiseau est pris en charge par ses congénères dans la « niche ». Le nourrissage est spécialement assuré par les parents, durant les 6 premiers mois de sa vie. À plus ou moins deux ans, il fait désormais partie des grandes colonies.
Son statut de conservation
Le statut de ce prédateur est considéré comme vulnérable par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Le condor des Andes fait partie des espèces quasi menacées (NT). Il n’est pas encore proche de l’extinction contrairement à ses semblables : les vautours africains ou le condor de Californie.
Afin d’assurer la survie de l’espèce, plusieurs organismes de protection des oiseaux participent à la sauvegarde. Des couples reproducteurs sont enfermés dans des zoos, dans l’espoir de réussir l’accouplement. D’autres sont sous surveillance dans un parc national. Cette vie en captivité a porté ses fruits, mais les naissances ne suffisent pas encore pour l’écarter de l’extinction.
En 2017, beaucoup d’entre eux furent victimes d’un empoisonnement en masse à cause d’un insecticide. De plus, certains chasseurs veulent en capturer pour en faire un trophée. Ainsi, la réintroduction dans les habitats plus naturels est controversée.